R : Comme on le voit sur cette publicité habilement commentée,
la taquine Rutile (dont on retrouve la verve littéraire sur cette page Facebook, et dans les pages de Lanfeust Mag) a relevé un certains
nombre de détails troublants semblant positionner le dernier Spirou dans la
droite lignée des "Yaoi", ce genre à part entière qu'affectionnent les
japonais(es) et qui met en scène de beaux jeunes hommes dans des situations
parfois proches de "Angélique Marquise des Anges" (que la
décence m'interdit de décrire sur ce blog par respect pour mes lecteurs les
plus jeunes)
Pour répondre à ta question, Rutile : si nous n'avons pas
sciemment voulu laisser entendre que Spirou risquait de perdre un peu plus que
sa santé et son sens de l'éthique en étant "racheté" par un
milliardaire, nous nous sommes par contre amusés, il est vrai, à imaginer une
couverture légèrement "bling bling" (avec manteau de fourrure et
effet métallique) pour coller de manière rigolote avec la thématique de
l'album.
Ceci étant dit, maintenant que j'y pense, une représentante
de chez Dupuis m'a révélé avoir bien fait rire les libraires en montrant la
couv' et en comparant Spirou à une "poule de luxe"… Rutile aurait-elle vu juste ?
… Bah, du moment que ça vend.
Q : Ouf ! Content de voir que Spirou ne se transforme plus
en monstre. Avec le tome 52, vous aviez franchi les bornes ! Mais là, je suis
un peu rassuré. (Michel)
R : De fait, Michel, à chaque album de la série, Yoann et moi
cherchons toujours à nous amuser, à expérimenter, mais aussi à
"tester" les goûts de notre public. Ainsi, avec le 52, nous avons
voulu tenter une narration plus proche de la série B, avec moult
rebondissements peu réalistes mais rigolos comme tout, lesquels rebondissements
ont beaucoup plus à nos lecteurs les plus jeunes mais un peu hérissé le poil de
nos lecteurs les plus âgés.
Le tome 53, avec sa structure plus classique, était donc à
la fois destiné à rassurer les amoureux de longue date de Spirou, mais aussi à
montrer que nous comptions explorer différents genres au fil des albums : car
si le tome 51 appartenait au genre Fantastique, le 52 s'apparentait plus à de
la Science Fiction, alors que le 53 est un Thriller Economique… Le 54, quant à
lui, sera une quête archéologique sur fond de pays en guerre : de nouveaux exploits qui se situeront quelque part
entre Indiana Jones et les Rois du Désert !
Comme vous le voyez, avec cette série, tout est possible. Et
nous ne nous empêcherons jamais, Yoann et moi, d'aller fureter ça et là pour
voir si il n'y aurait pas matière à s'amuser.
Q : Rassurez-moi : vous êtes virés de la série après le
tome 54, pas vrai ? On ne peut pas impunément fouler au pied un monument de la
BD franco-belge et ne pas être sanctionné d'une manière ou d'une autre.
(Nicolas Fraisemolle)
R : Hélas, hélas, hélas, Nicolas : les chiffres du 53 sont plutôt bons,
et l'accueil critique des journalistes plutôt bienveillant…
Il va donc falloir être fort, Fraisemolle : j'ai peur que nous ne
soyons repartis pour un tour.
Le temps de bien prendre notre élan.
Le temps de bien prendre notre élan.